Mauritanie - 2021 - "ENFANTS SUSCEPTIBLES D’ÊTRE VENDUS »
La communauté des Haratines est la plus esclavagisée. Les Haratines sont « esclaves domestiques par ascendance, donc attachés à la famille des maîtres pour lesquels ils travaillent sans discontinuer et sans salaires, et ils subissent des châtiments corporels », explique Dah Abeid. Le plus dur est le sort des esclaves de sexe féminin. « Femmes, filles et fillettes sont violées dès l’âge de la tendre jeunesse par le maître, le fils du maître, le cousin ou le voisin du maître où un étranger de passage ; elles sont aussi des objets d’apprentissage sexuel pour les enfants des suzerains », égrène le président de l’IRA. « Les enfants de ces femmes esclaves, dont les pères biologiques sont rarement identifiés, sont susceptibles d’être loués, gagés, vendus, cédés ou donnés par le propriétaire de la mère à qui il veut. Selon la loi dite ‘religieuse’ qui codifie l’esclavage, le statut d’esclave se transmet par la ligne de la mère ».
Les Arabes et les Berbères, chez lesquels une famille peut posséder jusqu’à une cinquantaine d’esclaves, se considèrent « comme des Blancs, des nobles, tandis que le noir est synonyme d’esclave », rappelle-t-il. A cause de leur long passé, ces Haratines, noirs de teint, parlent le hassania (arabe mauritanien), la langue de leurs maîtres au teint blanc.
A côté des Haratines et de leurs maîtres, il y a ceux que l’on appelle les Négro-Mauritaniens ou Afro-Mauritaniens. Ils sont Wolofs, Soninkés ou Peuls et leurs langues maternelles sont des langues africaines plutôt que l’arabe. Chez eux, esclaves et maîtres sont tous noirs. Mais là aussi, les esclaves subissent « des sévices et des traitements inhumains et dégradants », affirme Dah Abeid."
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