"Les six plaignants sénégalais ont répété à l'audience leurs accusations, tout comme plusieurs témoins. Les faits se seraient déroulés dans un foyer pour enfants à Rufisque, près de Dakar, au Sénégal, où le prêtre travaillait, ainsi qu'à son domicile de Neuilly."
"Vous ne le jugerez pas parce qu'il a trahi ses engagements religieux, mais vous vous souviendrez qu'il s'en est servi comme bouclier. Vous ne le jugerez pas parce qu'il a trahi son serment de médecin, mais vous vous souviendrez qu'il s'en est servi pour approcher ses victimes", a dit l'avocat général aux jurés. "Vous ne le jugerez pas parce qu'il a trahi ses engagements humanitaires, mais vous vous souviendrez qu'il s'en est servi pour abuser et trahir ceux qui l'ont soutenu", a-t-il ajouté."
"L'avocat général a estimé que l'accusé n'était, en fait, qu'un imposteur qui avait, depuis le début, adopté une posture humanitaire pour assouvir ses penchants sexuels. Olivier Auféril a brocardé au passage les milieux humanitaires qui l'ont soutenu pendant l'audience et qui pratiquent, selon lui, "une charité type XIXe siècle, voire du néocolonialisme". Il a décerné une ironique "mention spéciale" à la Fondation Raoul-Follereau, qui, a-t-il rappelé, a interrompu tout financement au foyer de Rufisque après la dénonciation de l'accusé."
"L'avocat général a aussi dénoncé les multiples "pressions" exercées, selon lui, durant dix ans pour éviter que le prêtre soit jugé. "Pour se protéger, François Lefort choisit de s'abriter derrière une vitrine de respect médiatique et derrière ses relations", a-t-il dit, faisant notamment allusion à la sœur du prêtre, ministre de la recherche dans le gouvernement Juppé entre 1995 et 1997.
Quant à la théorie d'une machination développée par la défense, l'avocat général a jugé qu'elle relevait du "ridicule et de la tartufferie", en faisant remarquer que les plaignants et leurs proches n'avaient aucun intérêt à dénoncer de manière calomnieuse un homme censé être leur bienfaiteur."
https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/06/24/une-peine-de-13-a-15-ans-de-prison-requise-contre-le-pere-lefort_665977_3224.html
"L'affaire François Lefort est une affaire judiciaire mettant en cause le prêtre et médecin François Lefort des Ylouses, figure de l’humanitaire qui se revendique « dénonciateur » des réseaux pédophiles. Il est condamné en 2005 à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur six enfants sénégalais.
La Congrégation pour la doctrine de la foi, qui a compétence pour les questions de pédophilie dans l'Église, réduit ses activités. Ainsi, en 2011, alors qu'il est bibliothécaire au grand séminaire en Haute-Loire, il lui est interdit d'enseigner la catéchèse et de fréquenter des mineurs.
Lors de son audition du 15 novembre 2019 auprès de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, Martine Brousse, présidente de l’association La Voix de l'enfant, évoque le dossier François Lefort. Elle mentionne les nombreuses pressions subies, comme l'arrêt des subventions à son association."
Wikipédia
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