02 août 2024

Flossenbürg en Bavière : un site touristique devenu camp de la mort pour opposants au nazisme et autres "indésirables" du régime

Flossenbürg – la localité du granit (avant 1938)

"Jusqu’à la construction du camp de concentration, Flossenbürg n’est qu’un petit village de la forêt du Haut-Palatinat. En raison de ses gisements de granit, de nombreuses carrières y sont mises en oeuvre à partir de la fin du XIXe siècle.

Les promeneurs se rendent à Flossenbürg pour visiter les ruines du château-fort médiéval. Celles-ci attirent également de plus en plus de groupes nationalistes et völkisch (nationalistes-racistes). Ils font des ruines, proches de la frontière, le symbole d’un rempart contre les « peuples slaves »."

"Création du camp de concentration de Flossenbürg (1938)

La création du camp de concentration de Flossenbürg, en mai 1938, s’inscrit dans le contexte de la restructuration fonctionnelle du système concentrationnaire entreprise par la SS. Dorénavant, les camps ne devront plus servir uniquement à interner et à terroriser les adversaires politiques du nationalsocialisme.

La SS veut également tirer un profit économique de la main-d'oeuvre concentrationnaire. Les prisonniers seront désormais exploités dans des entreprises de la SS au service de la production de matériaux de construction. À cet effet, celle-ci crée de nouveaux camps et multiplie les transferts de détenus.

En 1936-1937 commence la construction de nouveaux camps de concentration. Les camps de Sachsenhausen et de Buchenwald sont érigés. Les intérêts économiques de la SS jouent un rôle de plus en plus déterminant dans le choix de nouveaux emplacements. Celui de Flossenbürg s’avère intéressant pour elle en raison de ses importants gisements de granit."


"Après le début de la guerre, Flossenbürg devient un camp de concentration pour des personnes déportées de tous les pays occupés d’Europe. 
Les détenus sont humiliés et opprimés. Ils doivent travailler jusqu’à épuisement total. Nombreux sont ceux qui meurent à la tâche. Pour se débarrasser des cadavres, les SS font ériger un crématoire dans le camp.
Chaque détenu doit porter un uniforme de prisonnier, pourvu d’un numéro et d’un triangle d’étoffe de couleur correspondant à sa catégorie de détention."

"La SS à Flossenbürg (1938–1945)
L’administration et la garde des camps de concentration sont la tâche principale de la SS (Schutzstaffel – « escadrons de protection »). À cet effet sont employés des membres des divisions SS Têtes de mort (SS-Totenkopfverbände). La SS se considère comme un ordre idéologique et une élite raciale. 
Dans un camp de concentration, les divisions SS Têtes de mort sont réparties entre l’état-major de la Kommandantur et les Wachsturmbann (unités SS de troupes de garde). À la tête du camp se tient le Kommandant. Avec les sections qui sont sous ses ordres, il décide du sort des prisonniers.
À partir de février 1941, les SS assassinent à grande échelle des prisonniers appartenant à certains groupes."

"Les camps extérieurs du camp de concentration de Flossenbürg (1942–1945)
Ses camps extérieurs, qui atteignent pratiquement le nombre de 80, se répartissent de Würzburg à Prague, de la Saxe septentrionale jusqu’à la Basse-Bavière. 27 camps extérieurs abritent des femmes. 
Dans de nombreux cas, la population locale est confrontée pour la première fois aux détenus des camps de concentration. Parfois, les Allemands leur procurent de la nourriture ou transmettent secrètement des lettres à leurs proches."

"Les détenus
La plupart des détenus sont internés en raison de leur origine. L’idéologie nationale-socialiste des races déclare que les juifs ainsi que ceux qui appartiennent à d’autres peuples et ethnies sont des « sous-hommes ». De nombreuses personnes sont poursuivies en raison de leurs convictions politiques, parce qu’elles ont critiqué le régime ou opposé de la résistance. D’autres sont internées pour leur foi ou parce qu’elles représentent, d’après l’idéologie régnante, une menace pour le « corps sain du peuple ».

100 000 personnes originaires de 47 nations se retrouvent prisonnières dans le camp de concentration de Flossenbürg ou dans l’un de ses camps extérieurs : 84 000 hommes, 16 000 femmes, et même des enfants.*

"Plus de la moitié des détenus est d’origine polonaise ou soviétique. Les prisonniers juifs, plus de 22 700, proviennent principalement de Pologne et de Hongrie. Les premiers prisonniers sont des Allemands et des Autrichiens qui ont été transférés des camps de concentration de Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen. Les SS déportent des Polonais, des Russes, des Biélorusses, des Ukrainiens et des Slovènes des régions occupées. Des hommes et des femmes en provenance de France et des pays du Benelux, d’Italie, de Yougoslavie et de Grèce arrivent à Flossenbürg après être passés par d’autres camps de concentration."

https://www.gedenkstaette-flossenbuerg.de/fr/histoire/flossenbuerg

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_concentration_de_Flossenb%C3%BCrg