Robert Mégel, ancien fonctionnaire détaché du ministère de la Justice, comptait dans son conseil d'administration Philippe Sauzay, conseiller d'Etat, Jean-Marc Borello, ancien patron de la boîte de nuit le Palace ainsi que plusieurs hauts magistrats parisiens. Dans le château du XIX e siècle de l'institut des Tournelles, financé notamment par la Sécurité sociale et le ministère de la Justice, Danielle Mitterrand, Raïssa Gorbatchev ou encore la juge Eva Joly donnaient des conférences devant un auditoire d'élèves à la dérive, âgés de 7 à 18 ans à qui on ne refusait rien. Voyages à l'étranger, nuits passées dans des hôtels Carlton et nombreux cadeaux."
"Me Henri Leclerc, avocat de Robert Mégel, injoignable ces deux derniers jours, a toujours plaidé l'innocence de son client qui aurait été victime d'une vengeance de Jérome N En marge de cette affaire se profile une autre enquête sur le patrimoine de l'institut estimé à environ 80 millions de francs, dont l'association des Tournelles continue à avoir la jouissance. Un rapport de l'Igas de 1998, truffé d'erreurs selon d'anciens membres du conseil d'administration, pointait une gestion calamiteuse. « Il ressort des investigations aux Tournelles que le financement des projets éducatifs a servi pour des intérêts personnels dont le principal bénéficiaire, mais non le seul, était Robert Mégel », notait le rapporteur."
https://www.leparisien.fr/faits-divers/les-victimes-des-tournelles-reclament-justice-15-03-2001-2002032919.php
"Grâce au legs de 38 millions de francs d'une vieille dame, le château offre un cadre luxueux où les éducateurs tentaient d'instiller « le goût et le respect du beau » à des garçons de 7 à 18 ans souffrant de problèmes de comportement."
"des témoignages répétés d'anciens pensionnaires racontant des agressions sexuelles - prescrites aujourd'hui -, une psychologue invitée à une soirée aux Tournelles surprise d'y voir des hommes nus, la pratique des « fessées institutionnelles » données par Mégel, des photos érotiques, et bien d'autres encore. Un temps portée aux nues grâce aux médias et à des visiteurs prestigieux, sa pédagogie y est aussi écornée. Les virées à Paris avec des pensionnaires mineurs dans des restaurants chics ou des boîtes de nuit, ou encore les voyages au Club Med au Maroc forment une méthode « sans véritable ligne éducative », dira l'inspection générale des services judiciaires."
https://www.lefigaro.fr/actualite/2006/04/25/01001-20060425ARTWWW90378-debut_du_proces_en_appel_de_lancien_directeur_des_tournelles.php
"En mai 1997, la mère d’un pensionnaire mineur porte plainte. Jérôme, son fils, affirme avoir subi des viols et des masturbations lorsqu’il apportait ses petits déjeuners ou dîners au directeur, dans son appartement de fonction."
"D’autres enfants auraient rapporté le même récit, mais les actes les concernant étant prescrits, ils ne seront entendus qu’en tant que témoins."
https://www.20minutes.fr/paris/40008-20041123-paris-de-la-reeducation-par-le-beau-au-proces-pour-pedophilie
"condamné à onze ans de prison, en 2004, pour viols et attouchements sur mineurs."
https://www.liberation.fr/societe/2006/05/06/defile-chic-pour-defendre-l-ex-educateur-des-tournelles_38396/
Affaire des Tournelles - Protagonistes et complices
2006 - #France - Seine-et-Marne - "C'est un véritable clan des partisans qui défile à la barre de la cour d'assises d'appel de Paris, depuis deux semaines, pour défendre Robert Mégel. Ce dernier était le patron des #Tournelles, centre pour mineurs difficiles de Seine-et-Marne, où il prônait la rééducation par «le beau et le merveilleux» avant d'être condamné à onze ans de prison, en 2004, pour viols et attouchements sur mineurs."
"Autre témoin de la défense, Philippe Sauzay, conseiller d'Etat honoraire, ancien préfet, ancien membre du cabinet de Valéry Giscard d'Estaing à l'Economie, et ancien membre du conseil d'administration des Tournelles, connaît l'accusé depuis 1973. Cette année-là marque le début de l'ascension fulgurante de l'autodidacte Mégel. «Une carrière exceptionnelle», approuve Philippe Sauzay, couronnée par la création de «cette institution modèle dont le tiers des membres du conseil était magistrats de l'ordre judiciaire, qui avait le soutien de hautes personnalités.."
"Partant du principe de l'innocence du directeur, l'équipe éducative s'est efforcée de l'aider dans sa défense : on rédige des dossiers présentant Jérôme comme un menteur pathologique ; on atteste qu'aucun jeune ne pouvait se retrouver seul le soir au domicile de Robert Mégel, même s'il se faisait porter des plateaux-repas ; personne ne proteste quand il détruit les cahiers retraçant les allées et venues des enfants, le soir. Jean Tremsal, psychiatre et membre du conseil d'administration, y va de son bilan sur ce pensionnaire.." Etienne Madranges, (...) évoque la rémunération de Robert Mégel, «les soirées à l'Elysée Matignon où le whisky coulait à flots». Son interlocutrice est Colette Kreder, ancienne directrice de l'Ecole polytechnique féminine, et administratrice aux Tournelles."
Jean-Marc Borello
"En 1982, sa vision de l’éducation de jeunes en détresse le fait remarquer : il entre à la Mission interministérielle de lutte contre les toxicomanies (Mildeca), nommé par le gouvernement Mauroy. Le compagnonnage socialiste ne fait que commencer. Deux ans plus tard, il fonde sa propre association, SOS drogue international."
Il prend la tête du Palace, boîte de nuit devenu épicentre du #Paris gay des années 80, où se croisent Yves Saint Laurent et Mick Jagger.
Le club ferme et Borello se consacre alors intégralement au développement du groupe SOS, dont il est salarié depuis 1998 et président du directoire.
Vous avez un groupe qui est dynamique avec des idées de la gauche et des valeurs libérales, libertaires, explique le député #LREM Aurélien Taché, qui a travaillé plusieurs années à SOS, au sein du cabinet de Borello.
en 1981. Mitterandiste, il entre au cabinet de Gaston Defferre. Entre 1984 et 1986, il est chef de cabinet de Gilles Trigano, alors délégué aux nouvelles formations auprès du Premier ministre Laurent Fabius. Gravitant dans la galaxie socialiste parisienne, Jean-Marc Borello rencontre Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo. Au début des années 2000, Borello rencontre Emmanuel Macron à Sciences-Po, où il enseigne.
"Seize ans après Sciences-Po, Emmanuel Macron propulsera son ancien prof au poste de délégué national du mouvement En marche. Pendant la campagne, Borello devient ce «patron social qui murmure à l'oreille» de Macron.
l'été 2017, il multiplie les photos au côté de Muriel Pénicaud, ministre du Travail. En octobre, Jean-Marc Borello s'est vu attribuer le poste-clé de président de la commission nationale d'investiture de LREM en vue des élections européennes, un poste ultrapolitique qu'il avait déjà occupé avec Jean-Paul Delevoye pour les législatives. «Il a un vrai sens politique, il aurait pu faire carrière», estime Pacôme Rupin, ancien chef de cabinet de Borello devenu député LREM"
https://www.liberation.fr/france/2018/12/20/jean-marc-borello-itineraire-d-un-patron-du-milieu-de-la-nuit-a-la-macronie_1699062